Départ : Aussois (1530 m)
Topo associé : Dent Parrachée, Par la brèche de la Loza
Sommet associé : Dent Parrachée (3697 m)
Orientation : T
Dénivelé : 3260 m.
Ski : 4.2
Sortie du dimanche 30 mars 2025
calvin, fab69, Pisse debout, cedlyon
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : J1: beau, doux et sans vent - J2: couvert, jour blanc, vent (40-50km/h) et neige - J3: couverture nuageuse jusque 2900m, puis grand beau et chaud, sans vent
Conditions d'accès/altitude du parking : RAS
Altitude de chaussage/déchaussage : station Aussois
Conditions pour le ski : bonnes à très bonnes conditions selon les expositions. De neige poudreuse à belle moquette de printemps
Conditions nivo et activité avalancheuse : RAS. Rien observé sur le secteur.
Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par calvin)
Depuis 15 ans on se dit qu’il faut y retourner, sans jamais trouver ni le temps, ni le créneau commun, ni les bonnes conditions le permettant.
Donc cette année, je l’avais mise dans ma liste des objectifs à réaliser. Avec les copains on avait bloqué la date bien en amont et le frangin était prévenu également pour qu’il puisse se joindre à nous en fonction de sa disponibilité (c’est-à-dire le dimanche uniquement sur un séjour prévu du vendredi au dimanche).
Par malchance les conditions les plus optimales s’annonçaient pour le vendredi, la météo du samedi (neige et vent) et du dimanche (retour du beau mais gros vent) étant plus incertaines.
J1 – Vendredi : La Dent à l’arrachée…
C’est parti ! Départ à l’aube, arrivée sur Aussois avant même l’ouverture des pistes, c’est vous dire la motivation du groupe ! Nous attrapons les premiers télésièges et pouvons entamer la montée dès 9h30. Tous les indicateurs sont au vert. BRA à 2 depuis quelques jours déjà, grand soleil, pas de vent. Impossible de buter !
Hauts les cœurs, la combe de la fournache est vite avalée même si 2 jeunes nous doublent à grande vitesse et semblent avaler le couloir par la suite… d’ailleurs on ne les reverra plus. Par où sont-ils redescendus ? Etaient-ce leurs traces dans les couloirs S-E après la brèche ?
Place au fameux couloir de la brèche de la Loza. C’est raide, c’est long, mais bien tracé et la neige est bien portante. Un régal que se couloir. Tout le groupe kiffe, même si PDB, en tête, commence à en avoir mal au crane. Sans doute monte-t-elle trop vite ?!
Qu’à cela ne tienne, un p’tit coup d’hypnose en haut de la brèche et voilà qu’elle refile son mal d’altitude à l’ami Fab. Lui qui était surnommé le Mustang de nos montagnes, se transforme plutôt en vieux baudet pour le reste de la course…
Le temps des photos passé, nous franchissons avec prudence le pas exposé permettant de prendre pied dans la pente finale. S’agit ici de ne pas glisser… Encore quelques mètres en crampons et nous pouvons rechausser pour 200m environ avant l’arrête finale débonnaire.
Seulement à 3400m, sans acclimatation et sous la chaleur, nous autres pauvres citadins, commençons à être à la peine. Tout le monde a, qui le souffle court, qui la nausée, qui la tête qui tourne… le plus atteint étant l’ami Fab qui envisage même d’arrêter sur l’arrête, 30m sous le sommet !!
PDB et Cédric qui nous attendaient sous les derniers mètres avant le sommet (enfin… Cédric se remettait de sa petite glissade dans la pente et PDB attendait), me laissent gentiment passer en premier pour sortir enfin ce sommet, après 15 ans d’attente !
Une grande pensée pour le frangin avec qui j’aurais voulu aussi partager ce moment même si j’avoue qu’à ce moment on s’est tous dit « pas sur de vouloir/pouvoir y revenir dimanche… »
Tout le monde me rejoint rapidement, même l’ami Fab qui finalement, quand il nous voit tous là-haut, nous rejoins à l’arrachée et quasi en rampant… Il avait trop peur de se faire chambrer tout le reste du séjour et au-delà, ainsi que sur ce CR… Ce qui bien sûr n’est pas notre genre…
Bref, tout le monde est heureux, nous sommes seuls, il fait bon à 3695m et nous (re)prenons notre temps (et notre souffle) pour profiter de cet instant.
L’heure de redescendre déjà. Nous ne sommes pas très tôt (14h30) et la neige est déjà bien transformée, aussi nous assurons les virages tranquillement dans la face S-E.
L’ami Fab, toujours au bout de sa vie, a bien failli la commencer par une belle glissade avec un seul ski… Nous devons ensuite l’abandonner un moment dans la pente pour lui permettre de faire ses p’tites affaires… L’histoire n’en dira pas plus mais je ne crois pas qu’il n’ait jamais profité d’un aussi beau panorama le fessier à l’air 😊
Retour à la brèche par le pas expo, à ski cette fois-ci… Toujours avec prudence, les cailloux affleurant sous les skis. Là encore, s’agit pas d’aller faire une galipette…
La descente du couloir est en neige transformée à souhait et on peut attaquer quelques beaux virages, autant que notre souffle toujours un peu court nous le permet.
…Sauf l’ami Fab qui doit s’arrêter à nouveau en urgence pour un bon vomito… Décidément ce pain au chocolat d’autoroute ne passe pas… 😉. Rassurez-vous, vous ne verrez pas de photos de ces instants qu’on voudrait garder pour soit… enfin, sauf si vous insistez 😊
Ça va enfin mieux et le reste de la descente jusqu’au refuge de la Dent Parrachée se fait joyeusement en petite moquette, et nous finissons cette belle journée par un sauna bien mérité.
J2 – Samedi : Labby ne fait pas le Moine
Malgré une tempête de ciel bleue prophétisée la veille au refuge, ce sont les prévisions météo qui auront eu raison cette fois-ci. Au réveil il fait tout blanc, le vent souffle et il neigeote…
Nous voulions faire un tour col de Labby – glacier de Mahure - col du Moine mais rapidement les prétentions sont revues à la baisse et nous partons pour un AR au col de Labby.
Juste deux mots pour dire que :
1. L’ami Fab a repris du poil de la bête et trace en traversant le plus possible, sachant que j’adore ça, plutôt que de monter direct au-dessus du refuge (vengeance anticipée ?)
2. Nous bifurquons au dernier moment sur le col du Moine où nous profiterons, au milieu des autres randonneurs du jour, d’une pseudo éclaircie de quelques minutes avant le retour du jour blanc jusqu’au refuge. Pas sûr qu’on revienne pour ce col de Labby qui semble-t-il ne veut pas de nous. A la descente, on envisageait de pousser jusqu’au refuge du Fond d’Aussois en cas de bonnes conditions de neige, mais PDB résumera très bien la situation : « je préfère aller au fond de mon lit plutôt qu’au Fond d’Aussois ! »
A leur retour, nous prenons le temps de nous exercer au mouflage en vue de nos prochaines sorties glacier, sous l’œil attentif de Francky (le gardien) qui, le soir, fera ensuite remarquer à toute l’assemblée notre consciencieux travail pendant notre amie PDB se prélassait tranquillement au sauna !
Belle soirée au refuge où Francky nous conte de nombreuses anecdotes truculentes vécues au cours de ses années de gardiennage. Un véritable One Man Show arrosé au genépi maison.
J3 – Dimanche : Un p’tit tour au coin de la Rue…
Très vite vendredi soir, au retour de la Dent, nous avions échangé avec le frangin sur sa venue pour le dimanche. Il a tout de suite pris les devants et renoncé à venir pour cette fois-ci, d’une part pour ne pas nous « obliger » à refaire la même course à 2 jrs d’intervalle (merci frangin ! Cela nous finalement simplifié la suite et les décisions qu’on aurait dû prendre sur qui voulait faire quoi), et d’autre part à cause des conditions tjrs incertaines pour le dimanche et pour ne pas venir de loin si ce n’était pas pour faire la Dent.
Nous partons donc sans grande motivation pour le col d’Aussois, sauf l’ami Fab qui a retrouvé la pleine forme (j’en veux pour preuve qu’il a repris 3 fois du riz la veille au refuge…) et qui trace donc comme un lapin, histoire d’aller voir, avec le secret espoir pour ma part d’éviter une longue traversée...
Arrivé au col d’Aussois, nous sommes attirés par un beau couloir bien pentu qui plonge en N de la pointe de l’Observatoire (indiqué sur la carte IGN). Ira, ira pas ? On hésite, on hésite… un peu trop et finalement ne l’ayant pas repéré au préalable, on optera par son contournement, assez esthétique lui aussi avec un petit collu à franchir à pied (ou sur les fesses pour PDB (y’a pas de raison qu’il n’y en ait que pour l’ami Fab dans ce CR 😊)) suivi d’une belle petite pente en très bonnes conditions (trace bleue pointillée sur la carte) jusqu’au replat vers 2500m.
Bref. Je fini par rejoindre le groupe au pied du couloir de la brèche de la Croix de la Rue, qui ne se voit vraiment qu’au dernier moment, où nous croisons 3 jeunes femmes qui nous devancent de quelques minutes dans l’ascension et qu’on retrouvera au sommet pour une séance photo partagée.
Le couloir n’est pas très long (à peine 100m de D+) et bien que raide se remonte vite fait bien fait (y’a pas à dire je préfère quand ça monte) mais surtout sa sortie en coup de sabre est splendide et très photogénique. « Un choc esthétique inattendu » pour PDB et pour nous tous.
Le versant E qui redescend sur le refuge du Fond d’Aussois n’est que larges pentes tranquilles, ensoleillées et en alternance de poudreuse ou bonne moquette selon les orientations. Nous profitons d’un excellent ski pour conclure ce séjour.
150m de remontée à un rythme effréné et nous voilà de retour au refuge de la Dent Parrachée avant de repartir pour Aussois par les pistes.
Conclusion : Encore un beau séjour en montagne entre amis avec beaucoup de rigolades. Un objectif longtemps attendu enfin atteint, une belle découverte inattendue en J3, de belles photos d'ambiance, le tout dans de belles conditions semi-printanières. Manquait juste le frangin, mais promis on y retournera avant 15 ans…





































