Pointe de l'Etendard dans toute son étendue, le 06.04.25 par N∇BL∇

Massif : Ecrins
Départ : les Boussardes (1626 m)

Topo associé : Pointe de l'Etendard, par le vallon du Fontenil

Sommet associé : Pointe de l'Etendard (2981 m)

Orientation : NE

Dénivelé : 1360 m.
Ski : 3.3

Sortie du dimanche 6 avril 2025

N∇BL∇

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : printanier , iso0° 3000m
Conditions d'accès/altitude du parking :
Altitude de chaussage/déchaussage : enneigement quasi continu jusqu'au parking
Conditions pour le ski : Conditions de ski de printemps quasi parfaites, bon regel et moquette sur fond dur en descente. Selon les expositions une petite croute se fait sentir. Le border dans la foret est juste parfait!

Conditions nivo et activité avalancheuse : Pas vu de coulées récentes mais toutes les faces au soleil réchauffent fort

Activité avalancheuse signalée dans la zone ce jour, voir la carte.

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu

Itinéraire suivi : conforme au topo, montée à la pointe en AR
Horaires : départ 8h. Par contre la décence m'impose de taire l'horaire de retour au parking.

Récit du Petit Nicolas:

Ce dimanche, comme tous les dimanches j'ai été réveillé par le bruit d'une grasse matinée furieuse, les cheveux en pétards, qui est partie en claquant la porte. Pas moyen de dormir tranquille dans cette maison! Bah oui, fallait pas trainer, il y avait de la route à faire jusqu'à la pointe de l'Etendard, l'objectif du jour.

Pour l'occasion, le copain Cyrille s'est joint à la joyeuse bande. Cyrille c'est un bon copain qui raconte toujours des histoires qui finissent de la même manière : à la fin, il y a quelqu'un qui meurt, ou qui prend très cher. Ce qu'il ne savait pas c'est que cette fois, le mort, il serait joué par quelqu'un qu'il connait fort bien et qui porte le même prénom que lui, ça alors, quelle coïncidence, le monde est petit!

Au début tout allait bien, c'est du ski de printemps donc c'est gelé à l'ombre, faut mettre les couteaux et ne pas trop râler quand un ski décide de fausser compagnie. Et puis la foret laisse place à la fin du vallon et aux 800m de dénivelé de la pointe. Elle est particulièrement large cette face, j'ai jamais fait des zigzag aussi grands. Ce qui m'a toujours chagriné avec les traces de montée qui rayent la face c'est qu'à la descente c'est tout saccagé et ça me raye le moral. J'ai donc parlementé avec Sylvain pour définir une zone d'exclusion pour la tranquillité des tétras lyre. La négociation remportée avec brio (j'ai pas trouvé beaucoup de résistance) nous avons continué de gravir la face avant de se rendre compte de l'évidence, pour Cyrille ça allait être trop dur.

Oui mais le copain c'est pas n'importe qui. Dans les manuels de développement personnel, on retrouve souvent la phrase : "Vous n'êtes pas une machine, votre niveau de performance peut varier d'un jour à l'autre et c'est parfaitement normal", tout ça, tout ça…

Sauf que Cyrille EST une machine.

Bon c'est pas le dernier SUV hybride à la mode, je dirais plutôt pour l'occasion qu'il penchait du coté tank soviétique : ca tombe souvent en panne mais ca se répare en 2 secondes et c'est reparti de plus belle. Un tank soviétique avec un turbo cependant : je jure avoir entendu siffler le turbo… Bref, on l'a monté cette pointe, et avec panache s'il vous plait! La vue au sommet est particulièrement belle, c'est normal, c'est les Ecrins, me direz vous. Pendant que Cyrille savourait sa victoire étendu sur l'Etendard, je ne pouvais pas détourner le regard d'un grand trait vertical sur la montagne d'en face :

"le Daviiiiin, vous avez vu, c'est le Daviiin!"

Il y avait même des gens dedans, à 15h de l'aprèm je me suis dit que ca faisait un peu tard quand même, mais qui suis-je pour juger, du haut de ma descente encore non entamée? D'ailleurs, j'allais oublier, mais il est 15h:

"Quelqu'un a un petit creux?"

C'est traditionnellement l'heure du picnic!

Enfin l'heure de la descente a sonné avec une neige presque facile à skier. On a retrouvé la zone de tranquillité délimitée à la montée, un pur plaisir de tracer quelques grandes courbes la dedans!

Plus la descente avançait, plus le copain tirait de la patte et la scène ressemblait aux Rasta Rockets :

"T'es mort Man?"

"Non Man, il faut continuer la course!"

Après un border magnifiquement bien tracé, on s'est retrouvé en bas un grand sourire barrant tous les visages...

On l'a fait, Man!