Rocca Blanca, Tour par les 4 cols

On était parti initialement pour la combe ouest du Massour inférieur. Arrivés au pied, les coulées de boules qui encombrent la partie inférieure nous font sérieusement douter mais on se dit qu'on va quand même aller voir de près. Montée en crampons des 200 premiers mètres... et demi-tour sur le même mode : l'idée de skier cette neige ultra dure encombrée de boules ne nous séduit pas, on n'a pas le niveau suffisant pour faire ça sans risques.

Entre temps, le ciel s'est dégagé, les bancs de brouillard se sont dissipés, on décide alors de monter au col de Stroppia. Parvenus au col, je profite d'un moment d'inattention de Carine pour élaborer un de ces plans machiavéliques dont j'ai le secret : plutôt que de revenir par le même chemin, on pourrait peut-être faire une boucle ? Soit autour du Chambeyron, mais ça on l'a déjà fait dans l'autre sens il y a quelques années, soit autour de cette grosse montagne à droite... Comment ça s'appelle, déjà ? Rocca Blanca ? Il y a bien des cols autour de cette montagne, non ?

Le plan B est aussitôt activé, on bascule en direction du col de Portiola. A l'attrait de la découverte de ces territoires inconnus s'ajoute le plaisir de skier sur une neige de printemps étincelante dans un environnement entièrement blanc qui donne une grande sensation d'éloignement. Nous passons sous la Tête de Sautron que Carine me propose d'aller visiter pendant qu'elle fera une sieste au col, histoire d'oublier la déconvenue du Massour. C'est certainement une très bonne idée, mais je me dis que le tour n'est pas encore fini, le retour sur Fouillouse dans une neige surchauffée risque d'être long pour notre entrainement dopé aux altitudes marseillaises, alors je me mets en mode supporter de l'OM, l'OM comme... Oublie le Massour ! Le tour suffira.

Nous visons ensuite le col de la Portiolette. Je sais très exactement où il est... quelque part par-là, sur la droite ! De beaux virages (il y en aura quand même eu quelques-uns) et une courte remontée dans une neige gorgée d'eau nous mènent à un premier collu. C'est pas le bon. On rajoute donc quelques virages et une autre remontée dans une neige encore plus inconsistante pour un second col. C'est toujours pas le bon, mais ce faux-col suffira à remplir le rôle du vrai. Derrière ça descend et c'est tout ce qui compte, du moment qu'on n'est pas obligé de vérifier que "jamais deux sans trois" ! A une jolie pente encore en bonnes conditions succède une longue traversée à flanc pour rejoindre le col du Vallonnet avec le moins de remontée possible. Une certaine fatigue commence à se faire sentir, une fatigue certaine, même ! Dernière pause au dernier col, dernier regard sur ce col de Stroppia qui nous a amené bien plus loin que ce que l'on aurait imaginé au départ. Chacun retarde le moment où il va falloir plonger dans l'ultime descente du jour, on n'est pas pressé d'aller voir la suite, on sait ce qui nous attend : la leçon de ski subaquatique va commencer !